Une évaluation peut être définie comme le processus d'estimation de la juste valeur marchande ou de la valeur intrinsèque d'une entreprise. Après avoir analysé la valeur marchande (le prix auquel une action peut être facilement achetée ou vendue sur le marché actuel) et la valeur intrinsèque (valeur réelle de l'action basée sur sa valeur réelle perçue), on peut décider d'acheter, de vendre ou de conserver les actions d'une société. Si pour une entreprise:
- La valeur marchande est supérieure à la valeur intrinsèque, il faut vendre
- La valeur intrinsèque est supérieure à la valeur marchande, il faut acheter
Il convient de noter que toutes les évaluations, quelle que soit la méthode utilisée, reposent sur certains principes:
- L'évaluation est spécifique au temps. La valeur d'une entreprise change quotidiennement et dépend de divers facteurs tels que les flux de trésorerie, les bénéfices, le fonds de roulement qui sont toujours en évolution
- La valeur dépend des flux de trésorerie futurs. Ces calculs sont principalement effectués en calculant la valeur actuelle de ces flux de trésorerie futurs
- Certaines forces du marché dictent le taux de rendement qui est utilisé pour calculer la valeur actuelle. Il s’agit notamment des types d’acheteurs et des conditions économiques générales
- La liquidité affecte la valeur d'une entreprise. Avec l'augmentation de la liquidité d'une entreprise, sa valeur augmente également puisque ces actifs liquides agissent comme une garantie pour les actionnaires en cas de faillite
- La valeur est affectée par les actifs sous-jacents. Cela est principalement dû au fait qu'avec l'augmentation des actifs nets, la probabilité de défaut d'une entreprise diminue puisque la liquidité est plus élevée
Types d'évaluations
- Modèles d'évaluation relative
Ces modèles n'estiment pas la valeur exacte de l'action mais comparent plutôt une entreprise particulière avec d'autres entreprises ou un indice de référence à l'aide de ratios tels que le ratio cours/bénéfice (P/E).
- Modèles d'évaluation absolue
Dans ces modèles, la valeur d'un actif est estimée en tenant compte uniquement des caractéristiques de cet actif particulier et non des actifs comparables qui se négocient sur le marché à ce moment précis. Les exemples sont les évaluations des flux de trésorerie actualisés (DCF), le modèle de dividendes actualisés, etc.
- Modèles de flux de trésorerie actualisés
Il s'agit de modèles qui estiment la valeur actuelle des flux de trésorerie futurs prévus d'une entreprise en les actualisant selon un taux approprié. Habituellement, le coût moyen pondéré du capital (WACC) est utilisé comme taux d'actualisation pour arriver à la valeur actuelle des flux de trésorerie. L’objectif final d’une telle analyse est d’estimer le montant d’argent qu’un investisseur recevrait d’un investissement. Ces modèles prennent généralement en compte les flux de trésorerie disponibles.
Flux de trésorerie disponible = Flux de trésorerie provenant de l'exploitation (dépenses totales en capital - produit après impôts de la vente d'actifs)
Ces flux de trésorerie sont projetés sur plusieurs années puis actualisés pour arriver à la valorisation de l'entreprise. L’un des inconvénients du modèle est que l’évaluation n’est bonne que si les données d’entrée sont biaisées par nature et qu’un petit changement dans ces données peut faire une grande différence dans la valeur finale à laquelle le modèle parvient.
- Modèles de dividendes actualisés
Ces modèles supposent que les actionnaires de l’entreprise n’ont droit qu’aux dividendes. Il adopte le point de vue de l'actionnaire et suppose que le prix d'achat de l'action est une sortie de trésorerie négative, puis que les dividendes sont supposés être une entrée de trésorerie positive. Il utilise ces dividendes prévus et les actualise pour arriver à leur valeur actuelle.
Valeur des actions = Dividende par action / (Taux d'actualisation – Taux de croissance du dividende)
Cependant, ce modèle ne peut pas être appliqué aux entreprises qui ne versent pas de dividendes.
- Modèle d'évaluation des actifs financiers
Le modèle CAPM nous donne une relation entre le risque et le rendement attendu pour les actions. Le modèle est utilisé pour la tarification des titres à risque, l'estimation des rendements, etc. L'investissement d'un actionnaire, selon le modèle, doit être rémunéré de manière double : risque et valeur temporelle de l'argent. Les investisseurs prennent un risque supplémentaire et doivent donc obtenir un rendement supérieur au taux sans risque. Ce rendement plus élevé est donné par la prime de risque qui est un montant de rendement du marché supérieur au taux sans risque.
Concernant = Rf + Ba*(Rm-Rf)
Où:
Re : Ceci signifie le rendement attendu d'un actif en capital au fil du temps. Il s’agit d’une hypothèse à long terme permettant d’estimer le comportement d’un investissement sur toute sa durée de vie.
Rf : Cela signifie le taux sans risque (rendement minimum attendu par un investisseur) et peut être calculé en observant les obligations d'État ou du Trésor.
Ba : Cela signifie le bêta du titre qui est une mesure de la volatilité de l'action et se reflète en mesurant la fluctuation de ses variations de prix par rapport à celle du marché.
Rm-Rf : Cela signifie la prime de risque qu'un investisseur devrait obtenir pour prendre un risque supplémentaire en raison de la nature volatile de l'investissement.
Conclusion
Il existe également plusieurs autres méthodes d'évaluation, en dehors de celles qui ont été évoquées, et le choix éventuel de la méthode à utiliser doit être fait après avoir pris en compte les caractéristiques de l'entreprise et du secteur. Par exemple, on ne peut pas utiliser le modèle d’actualisation des dividendes pour une entreprise qui ne verse pas de dividendes en premier lieu.
De plus, l'évaluation vise uniquement à estimer la valeur des actions d'une entreprise et il est donc possible de modifier ces modèles ou d'utiliser plusieurs modèles pour avoir un aperçu de l'entreprise et atteindre cette valeur estimée.